Ces deux actions sont mises en œuvre dans le cadre du réseau EGALURG et seront diffusées dans toutes les régions impliquées au cours du troisième trimestre 2021.
Les organisations qui constituent le réseau européen de coopération transfrontalière EGALURG progressent dans leurs actions visant à améliorer l’assistance sanitaire des urgences et des catastrophes dans l’espace pyrénéen malgré la forte demande de travail provoquée par la COVID-19. Le Système des Urgences Médicales (SEM) dirige les actions 4 et 5 du projet, qui sont axées sur la création et l’essai de protocoles transfrontaliers conjoints et sur l’élaboration d’un master universitaire visant à promouvoir la formation spécialisée en gestion de la médecine des urgences et des catastrophes.
Un des principaux axes du réseau EGALURG consiste à encourager la coopération entre les régions afin que la frontière ne constitue pas un obstacle au moment d’assurer l’assistance médicale, c’est-à-dire que l’on puisse mobiliser les dispositifs sanitaires pour venir en aide à d’autres territoires transfrontaliers. Actuellement, l’équipe du SEM qui participe à EGALURG a notamment entrepris de recueillir et de catégoriser des informations sur les unités sanitaires de chaque région, ce qui permettra de mettre au point des protocoles conjoints d’action. Toutes les ressources extrahospitalières des régions impliquées seront transposées sur une cartographie créée en collaboration avec les autres organisations partenaires.
Antoni Encinas, le gérant du SEM, donne un exemple direct des avantages que représente la possibilité de mettre à la disposition de tous les partenaires les informations et les ressources dans des protocoles communs : « Par exemple, si une catastrophe sanitaire se produisait à Puigcerdà, nous savons que plusieurs ambulances du SEM pourraient se rendre sur place en 20 minutes pour prêter assistance aux personnes qui en auraient besoin, mais nous ne connaissons pas les ressources disponibles de l’autre côté de la frontière et qui pourraient nous être d’une grande utilité pour s’occuper des victimes ».
À cet effet, il est important non seulement de connaître les moyens dont disposent les régions, mais également de surmonter les barrières administratives et juridiques tout en promouvant le travail conjoint dans le but d’assurer un déploiement effectif des dispositifs médicalisés en situations de crise.
Formation transfrontalière
En parallèle, des professionnels du SEM concilient également leur tâche d’assistance avec la participation au projet à travers la création d’un master transfrontalier pour la gestion de situations de catastrophe sanitaire, qui sera disponible à partir de 2022-2023. Cette formation possède un caractère innovant au sein de l’offre universitaire actuelle étant donné qu’elle est conçue comme un master théorique et pratique divisé en quatre modules et basé sur des cas qui reconstituent des scénarios spécifiques de crise dont la complexité augmentera au fur et à mesure que les apprenants avanceront dans leurs études.
Il faut souligner que cette formation basée sur l’acquisition de compétences vise également à attirer des professionnels occupant des postes exigeant la prise de décisions d’envergure tels que des directeurs/trices d’entreprise ou des hauts responsables de l’administration publique dont l’intervention sera indispensable au moment d’affronter une éventuelle catastrophe sanitaire. « Ce master ne s’adresse pas exclusivement au personnel sanitaire. Nous n’allons pas apprendre à intuber ou à arrêter une hémorragie ; nous allons fournir les outils et les connaissances nécessaires pour intervenir de la manière la plus efficace dans différentes situations de crise afin d’offrir la meilleure assistance médicale possible », explique le Dr Jorge Morales, professionnel du SEM. C’est ainsi qu’on proposera deux modalités : une formation complète et une formation modulaire qui permettra aux apprenants de suivre les modules de façon indépendante en fonction de leurs intérêts.
Ce master au caractère transfrontalier sera dispensé par l’Université de Barcelone et l’Université Paul Sabatier de Toulouse, et sera proposé sous deux modalités : une formation complète ou une formation modulaire selon les intérêts spécifiques des apprenants. Le cursus complet aura une durée de deux ans divisés en quatre semestres académiques. L’enseignement sera assuré par des professionnels experts en gestion de crises. La programmation complète du master sera publiée au premier semestre 2022.
Quatre organisations impliquées
Le consortium EGALURG se constitue de quatre organisations : le Centre Universitaire Hospitalier de Toulouse (Toulouse), le centre de recherche biomédicale Navarrabiomed (Pampelune – Iruña), le Centre Hospitalier de la Côte Basque et le SEM, organisme public qui opère dans toute la Catalogne pour prêter assistance en cas d’urgences préhospitalières. Le SEM possède son siège central à Hospitalet de Llobregat (province de Barcelone) et deux sièges complémentaires à Reus et Barcelone.
Le projet a été cofinancé à hauteur de 65 % par le Fonds européen de développement régional (FEDER), dans le cadre du Programme Interreg V–A Espagne–France–Andorre (POCTEFA 2014–2020). L’objectif du POCTEFA est de renforcer l’intégration économique et sociale de la zone transfrontalière Espagne–France–Andorre. Son aide se concentre sur le développement d’activités économiques, sociales et environnementales transfrontalières à travers la mise en œuvre de stratégies conjointes promouvant le développement territorial durable.