Plus de 80 personnes ont assisté au webinaire en médecine des urgences et catastrophe du réseau de coopération transfrontalière EGALURG

Les responsables du projet ont présenté les principaux aspects de cette initiative innovante et les avantages qu’elle apporte aux systèmes sanitaires des régions des deux côtés des Pyrénées

Le webinar « Enjeux et défis de l’attention sanitaire des urgences et des catastrophes dans l’espace pyrénéen » du réseau de coopération transfrontalière EGALURG a réuni plus de 80 personnes le mardi 29 juin dernier. Les responsables de cette initiative ont fait connaître les actions qu’ils mettent en œuvre pour améliorer l’attention médicale dans les régions du versant pyrénéen et ont présenté les instruments innovants dont bénéficient les patients et le personnel des milieux sanitaires tels que l’UMPEO (Unité Mobile Polyvalente Europe Occitanie), qui a été utilisée pour faire face à la COVID-19.

Vanessa Houzé-Cerfon, directrice du réseau EGALURG et coordinatrice de recherche du SAMU 31 au Centre Hospitalier Universitaire de Toulouse (organisation qui dirige le consortium), est intervenue en premier lieu pour expliquer le projet : « Notre principal objectif est de créer un réseau opérationnel de coopération en médecine des urgences et des catastrophes afin de favoriser l’égalité d’accès à l’assistance sanitaire dans toutes les régions ». Elle a ensuite expliqué les avantages qu’offre l’UMPEO créée par le CHU de Toulouse, tels que sa rapidité de déploiement en situations de crise, et a présenté le drone et le réseau par satellite qui complètent cette unité et qui permettront d’optimiser l’assistance de patients résidant dans des lieux isolés.

Tomás Belzunegui Otano, le directeur scientifique d’EGALURG chez Navarrabiomed et vice-doyen de la licence en médecine de l’Université publique de Navarre (UPNA), a ensuite pris la parole. Il a montré la cartographie élaborée par le groupe de recherche de l’UPNA qui répertorie les dispositifs sanitaires des régions. Il a également expliqué la fonctionnalité de la base de données qui rassemblera des informations concernant l’attention donnée aux patients polytraumatisés : « Nous construisons actuellement une base de données commune de sorte à pouvoir extraire des informations techniques et à connaître les bonnes pratiques qui augmentent le taux de survie de nos patients ». Il a également évalué de façon très positive l’utilisation de l’UMPEO en Navarre, qui a permis de fournir des vaccins contre la COVID-19 dans des zones rurales de la région et d’immuniser ainsi un total de 750 personnes.

Jorge Morales, le directeur médical du Système des Urgences de Catalogne, a insisté sur l’importance d’élaborer des protocoles d’action conjoints lors des crises sanitaires : « Un des grands problèmes qui affectent les systèmes des urgences dans les zones transfrontalières est la situation que peuvent provoquer les grandes catastrophes, les incidents avec de nombreuses victimes ou des situations dans lesquelles nous devons collaborer. Les protocoles doivent être uniformes et simples ». Une autre activité importante de la SEM est la création d’un master transfrontalier en médecine des urgences et des catastrophes qui sera proposé à partir de 2022 par l’Université Paul Sabatier de Toulouse et par l’Université de Barcelone.

Le dernier intervenant a été Nicolas Harcaut, membre du SAMU 64 du Centre Hospitalier de la Côte Basque situé à Bayonne. Il a commencé son intervention en expliquant l’expérience de son organisation avec l’UMPEO. Cette installation a été utilisée pour renforcer le service des urgences de l’hôpital entre novembre et décembre 2020 étant donné qu’il était débordé par la pandémie. Ils y ont pris en charge un total de 266 patients, dont 80 % ont été envoyés du service de traumatologie afin d’augmenter les ressources hospitalières destinées aux patients COVID-19.

Ces derniers mois, Bayonne a travaillé de façon intense au développement de l’U2MR (Unité Mobile de Régulation Médicale), une installation innovante qui permettra de déplacer sur le terrain la coordination médicale d’une situation de crise. Cette unité a été présentée récemment dans les installations de Cégelec, une société toulousaine chargée de la construction de la structure. Le CH de la Côte Basque travaille pour l’instant à l’étude du déploiement sanitaire de grands événements dans le but de publier des directives européennes de bonnes pratiques lors de l’organisation de ces rencontres.

Le webinar a été clôturé par Vanessa Houzé-Cerfon, qui a présenté les activités qui seront organisées dans les mois à venir, comme des expositions des instruments innovants créés dans le cadre du réseau EGALURG ou l’atelier en médecine d’urgence qui se tiendra en octobre prochain.

Le projet EGALURG a été cofinancé à hauteur de 65 % par le Fonds européen de développement régional (FEDER), dans le cadre du Programme Interreg V–A Espagne–France–Andorre (POCTEFA 2014–2020). L’objectif du POCTEFA est de renforcer l’intégration économique et sociale de la zone transfrontalière Espagne–France–Andorre. Son aide se concentre sur le développement d’activités économiques, sociales et environnementales transfrontalières à travers la mise en œuvre de stratégies conjointes promouvant le développement territorial durable.